De la colère

Il y a des colères souterraines, enfouies et sous-jacentes. Elles rampent comme des serpents perfides qui sifflent, qui se tapissent dans l’ombre, prêts à bondir et étouffer de leur poids froid et lourd.

Les colères tapies grondent doucement, on ne les entend pas toujours mais elles sont là: elles attendent leur tour.

Elles attendent le moment opportun pour jaillir et puis d’un coup explosent dans une matière visqueuse qui tache, qui éclabousse et blesse.

Les colères rongent l’intérieur, et elles se nourrissent des plaies douloureuses en nous. En broyant nos peines et notre amertume elles grandissent, se répandent et contaminent en nous la douceur et la bienveillance.

Parfois l’ire arrive d’un coup et disparaît comme elle est arrivée, c’est la pique de la susceptibilité irritée ou le raz-de-marée de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Car la colère est sournoise et sœur de tristesse, si l’on n’a pas cautérisé la plaie elle s’infecte et refrappe ; comme une crue elle arrache les rives de notre cours d’eau.

Parfois on veut effrayer la colère par le bruit et le fracas, on veut l’éloigner en hurlant plus fort qu’elle, parfois on veut se cacher d’elle et l’oublier. Pour trouver abri dans le calme et l’immobilité, parce que l’on cherche à fuir le mouvement et l’agitation.

Car l’ennemi de la douleur est le temps, souvent, qu’accompagnent la tendresse des mots doux et une caresse tiède comme le matin.

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Illustrations: gribouillis de colère, vue de Masada le matin

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