De ce que je n’ai pas dit

De la tristesse, de l’inquiétude discrète. De la peur d’être trahis et abandonnés de nouveau qui nous engloutit. 

Des forteresses que l’on bâtit et qui nous laissent petits et à l’étroit. 

De l’énergie que l’on perd à être en colère, qui nous laisse épuisés et sans ressource. On devient sourd et indifférent au tumulte, et la vie qui passe sous notre fenêtre est en suspens.

Du vide immense du silence qui s’élève haut comme des murs, et ils semblent infranchissables et ils nous abîment.  

Puis, de l’espoir, fragile au début et qui grandit, quand on arrive à poser une teinte sur ce que l’on ressent. 

De la force immense qui est requise pour esquisser un pardon, et chaque pas est comme une lente brûlure.

Du vide qui semble sans limite, et pourtant les sensations semblent revenir peu à peu à mesure que le froid quitte les membres engourdis. 

Du soulagement de pouvoir partager sa peine avec un autre qui nous regarde et essaye de nous comprendre, et le poids de la rancoeur est moins lourd sur les épaules, comme une nausée tenace qui nous laisserait un peu de répit. 

De la peine qui finira par s’amenuiser, sans doute. 

Des yeux que l’on ouvre à-demi comme au sortir d’un long sommeil.

Des couleurs vives qui reviendront pour gommer le gris glacial. Et au bout d’une des branches, qui semblait pourtant s’être asséchée, prudemment, il y aura un premier bourgeon.

 

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2 réflexions sur “De ce que je n’ai pas dit

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