Pourquoi sont-ils venus?

IMG_3209Ils sont juifs ou non-juifs, ils sont retraités tranquilles, dans la fleur de l’âge, ou entre les deux, amoureux ou le cœur ouvert, l’esprit alerte ou pris par la main, souvent aventuriers, en tous cas tous remplis d’espoirs.

Parfois c’est la première fois qu’ils viennent, d’autres recherchent la chaleur d’Israël chaque été, les « Tsarfoqaits » les Français de l’été (selon la contraction en hébreu de Français « Tsarfat » et «qaits» été, ou les Tsarfoqaims, les Français du Maroc), dont les Israéliens se moquent si souvent – sans aucune tendresse d’ailleurs, ce sont les beaufs de l’été, huileux, maguen david sur chemises ouvertes et torses poilus.

Ils sont soit touristes, soit travailleurs, ou étudiants prolongés qui veulent s’instruire encore, ils sont cachés sous tous types de visas aux combinaisons mystérieuses: A1, B2… On les retrouve de temps en temps dépités au Ministère de l’Intérieur…  Certains viennent découvrir Israël et d’autres s’installent, ils font leur « alyah », c’est-à-dire qu’ils bénéficient de la loi du retour des juifs en terre promise.

Et d’autres perdus dans la masse ne sont ni juifs, ni sionistes.

D’aucuns sont venus se recueillir en Terre Sainte, s’imprégner d’histoire, se plonger dans la mer, ou dans l’ivresse de Tel Aviv ou d’Eilat.

Ils ont peut-être débarqué pour une opportunité professionnelle, dans ce pays créateur de start-ups et spécialisé en high-tech. Ils s’affirment pour faire leurs preuves et relever un défi, et parfois c’est une montagne administrative insurmontable.

Ils ont emprunté cette route sinueuse car ils avaient envie d’ailleurs, étaient habités par un désir de Méditerranée : d’air marin chaud et de terre dorée, quelquefois pétris de déceptions ou de frayeurs.

Parfois ils rêvaient au mélange des nationalités, des êtres venus de toutes parts, aux accents chantants.

Ils viennent et vont à la recherche d’eux-mêmes (« Lékh Lekha » : « va vers toi »), ou en quête de leurs racines, ils apprennent l’hébreu ou la religion.

Ils se portent volontaires, ils viennent aider des personnes démunies ou isolées.

Certains se reposent ici après une vie de labeur, ils aiment prendre le café au bord de la mer tôt le matin.

Pour quelques-uns c’est l’aboutissement d’un long voyage, d’une errance lointaine. Ils sont enfin arrivés sur la terre de « la grande promesse », et ils rêvent à l’abondance et au confort.

Il y en a qui viennent pour aimer. Il y a qui viennent par hasard.

Certains meurent de désir pour Israël, ils sont conquis par ce pays qui les a avalés entiers.

Certains aiment Israël d’une tendresse torturée, conscients des immenses paradoxes de cette jeune nation, mais liés à la terre de Sion d’une façon irrationnelle et absolue. Parfois, ils refusent obstinément la confrontation et le débat.

Il arrive aussi qu’ils soient habités par une nostalgie ancienne, un désir vague qui les travaille, une sensation de manque qu’ils pourraient peut-être guérir.

Certains arrivent, quelques-uns suivent et d’autres partent, dans une mouvance continuelle. Certains sont là depuis longtemps, déjà, et ne se posent plus la question.

Ces migrants forment une foule hétérogène et composite, qui, pour un moment, s’est arrêtée et fixée ici, en Israël.

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