Peut-être faut-il être loin, ou la veille de s’embarquer vers le large, pour prendre le temps de s’arrêter un instant, et apprécier la richesse de la terre qui nous a portés et élevés.
J’emprunte le long couloir de la Gare Montparnasse qui mène vers la ligne 4 du métro. Elle condense toutes les distances de ma vie parisienne.
A une station de Château d’Eau, d’où ma grand-mère a régné sur le domaine de mon enfance, se trouve la Gare de l’Est, sur le parvis de laquelle l’Alsace expose chaque année son marché de Noël. À Odéon, on est au théâtre de l’adolescence, on perçoit le parfum sucré des cafés-crèmes que boivent les jeunes filles juste avant de grandir. A côté, entre l’effervescence des Halles et les bars de Châtelet, j’ai vécu ma première histoire d’amour, au changement avec la ligne 7. Puis vers Denfert-Rochereau, au croisement du RER B, je me remémore mes années lycée, aux amitiés indéfectibles, et les cours de prépa : aux résultats finalement ni fameux, ni infamants.
Je quitte les souterrains parisiens et retrouve momentanément les couleurs ocres de Bordeaux, où l’humidité qui vient de la mer pénètre les os l’hiver, et la pluie résonne contre les carreaux. Je suis enveloppée comme dans une couverture par les échos et les rires amis. Et la bienveillance qui a percé sous la coquille initiale.
Je roule vite dans la force de la nuit, le compteur avale les kilomètres pendant que je fonce dans l’obscurité et que scintillent les flashs de lumières rouges et blanches.
Je me suis assourdie de sons et j’ai perdu le fil de mes pensées dans ma course, comme vidée d’énergie et de bruit, essoufflée et muette.
J’ai rêvé que je racontais une histoire et que je puisais la lumière.
Que je cherchais les mots et alignais des perles de lettres.
Que j’écrivais comme on fabrique le vin, par assemblage pour ajouter de la complexité et trouver le goût juste.
J’ai imaginé que je prenais et repiquais un ouvrage, comme ma mère il y a longtemps brodait de ses fils la toile pour y distiller la couleur.
J’ai désiré et projeté mon départ, et je me suis représenté la lumière, la terre tantôt aride, tantôt fertile, les monts rocheux, la mer, et les hautes plaines d’Israël.
Mais l’écrit me presse et s’échappe, comme lorsqu’avant de s’endormir, les pensées s’évanouissent.
Je me suis élancée, et je pars.
Photos – courtoisie du talentueux Pierre-Yves Bichon
Mes chers parents je pars
Je vous aime et je pars
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Courtoisie du talentueux PY dite « la Bichonne », ca c’était plus classe ! Là on frôle juste l’hypocrisie…. :-)
Au moins, je prendrai plaisir à te lire et à me moquer de ton monde de licornes féeriques qui chantent youplaboum au coin du feu, la guitare à la main ^^
Farewell Tati !
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Merci Lolo, je ne garde que le positif!
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Du coup les chers parents sont tristes et inquiets !
il ne faut leur en vouloir .
c’est parce que ils aiment le voyageur .
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Aucune inquiétude à avoir pourtant, chers parents!
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T’es où Tati ?
T’es où ?
Milles baisers 😙😙
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Merci Dolo d’être passée sur le blog :)
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