Vivez São Paulo Express!

TF1 a fait Koh Lanta, M6 a créé Pékin Express, Valérie Damidot a imaginé Déco, et parmi ces robustes monuments de la télévision française, mon super ami et héros Glenn a monté de toutes pièces São Paulo Express.

Ce premier samedi de décembre, j’ai eu la chance de vivre une aventure hors du commun, un Jeu extraordinaire, et c’est un défi de le raconter, mais pour l’amour du jeu (et de l’écriture), je me lance. Suivez-moi à São Paulo Express, en 3 étapes !

  1. Préparation et impatience

img_3296Ce jeu c’est avant tout le talent et la générosité d’une seule personne, mon très bon ami, co-VIE, acolyte et voisin, Glenn. Glenni qui avait déjà organisé notre premier anniversaire d’arrivée à Sao Paulo, Thanksgiving ou les Awards de Sao Paulo (j’avais par exemple remporté l’envié prix de la personne la plus égocentrique du  groupe – les votes avaient sans doute été truqués- et co-gagné celui de la personne la plus drôle, j’ignore de quel trophée je dois me sentir la plus fière), entre autres week-ends et activités.

Bref Glenni s’est démené depuis des semaines pour monter ce jeu d’une journée, au nom évocateur : São Paulo Express. Il a bloqué la date dans nos agendas, visionné les dernières saisons des jeux de référence pour s’inspirer, il nous en en parlé régulièrement pour exciter notre impatience, il a semé des indices ou laissé des phrases en suspens avec un air malicieux…  Surtout il s’est investi au point de refuser des dîners ou des déjeuners en groupe « Je ne peux pas, je dois bosser sur le Jeu ! » « Pas le temps de venir dîner chez toi Tati ! Bon ok juste un verre de vin ! » ; et le vendredi précédant l’expérience, il a posé un jour pour peaufiner les détails (contre une cotisation de notre part pour l’organisation).

img_3294Dans le groupe, il nous a demandé de monter une vidéo chacun pour défendre notre candidature : pourquoi nous devrions être choisi et quelle était notre ambition. Chacun des 17 participants a tourné un petit film, et la journée avant le Jeu, Glenn a dévoilé une vidéo par heure au sein du groupe. J’ai rarement autant gloussé au travail entre la rencontre avec la cagole décérébrée jouée par Nini dont le talent est caché entre ses seins (« J’embrasse très fort mes enfants Brenda et Brendon »), le slam de la racaille jouée par Ugo (avec en guest-star un brésilien frangé), le sketch rimé de Matthieu, les montages artistiques de Camille et Line,  la confession d’Antoine, ou le texte teinté d’ivresse de Juju…

On a rendez-vous le lendemain matin samedi en tenues de sport, sac à dos, lunettes, et maillots de bain, parés pour le début de l’aventure !

  1. De surprises en épreuves

On débarque donc par petits groupes au Parque do Povo (le parc du Peuple) dès 8h30 pour contempler le copieux petit déjeuner préparé par Glenni : jambon, fromages, fruits, jus, pains et biscuits… Les mecs se lancent déjà dans des blagues grasses « Les futurs membres de mon équipe, on ne mange que des protéines ! », mais force est de constater que la compétition nous échauffe déjà puisque ma meilleure pote Juju refuse de me prêter sa crème solaire sous le soleil brûlant tant qu’elle ne sait pas si on est dans la même équipe !

Après avoir dévoré le festin en débriefant de nos performances audiovisuelles de la veille, nous sommes placés en ligne en face de deux tableaux. Nini, qui a gagné le prix de la meilleure vidéo, est appelée pour éliminer le premier joueur, et elle choisit Thibault pour le punir de ses blagues misogynes vaseuses. Thibault se retrouve donc le premier joueur évincé, ce qui en soit est une performance digne. Il retourne avec Glenni l’un des tableaux, et on lit des questions de culture générale auxquelles on doit répondre en courant inscrire la réponse sur une ardoise puis la montrer à Glenn. Je me qualifie la première (en identifiant « Guernica » de Picasso) et j’ai le droit d’éliminer un joueur, je choisis sans hésiter mon copain le plus fourbe, Ugo ! On répond à des questions de logique, de culture artistique ou télévisée, et chaque gagnant descend un compétiteur. Au terme du premier jeu, on est 7 joueurs à se défier à une sorte de Pictionary. Enfin, les 4 derniers joueurs remportent les titres de chefs d’équipe : Vitor, Ninon, Olivier et moi.

On se lance dans une partie de Mémo en cherchant à retourner les mêmes cartes d’un jeu et à chaque paire retrouvée, on peut choisir un joueur pour son équipe ou celle de son adversaire, les deux couples du groupe devant être impérativement être divisés.

Nini forme l’équipe grise avec Antoine, Line et Thibault, Vitor devient Bleu avec Ugo, Bia et Camille « Allez les Bleus ! », et Olive est rejoint par Krish, Marine, Kelly et Paul pour créer l’équipe rouge, les Red Hot Chili Peppers. Quant à moi je choisis Juju (qui dépanne enfin la crème et la bouteille d’eau), Nico et Matthieu pour créer l’équipe jaune dont notre cri de guerre est « 1,2,3 soleil ! ». Glenn, notre Stéphane Rotenberg à nous, nous fait enfiler des t-shirt de couleurs pour nous distinguer, et on est partis !

On commence donc les épreuves dans le Parc parmi lesquelles :

  • Un jeu de basket où chaque point marqué permet d’ajouter une croix à un tableau pour éliminer une équipe. Plus que d’être un bon sportif, il faut faire preuve de stratégie pour éliminer les équipes, et même si nous les jaunes marquons de nombreux paniers, on finit par être éliminés par mauvais calcul, ce qui met Juju dans une rage volcanique.
  • Une course aux quatre coins du Parc (sous le soleil éreintant) pour récupérer des indices, qui permettent  de résoudre une des énigmes sur les villes du Brésil, les personnalités (pas si) célèbres brésiliennes, les dates fondatrices ou musiques de notre pays d’accueil. Si mon groupe ne brille ni par ses performances physiques (on est KO au bout de la recherche du premier indice) ni par son sens de l’orientation (Matthieu et moi ne trouvons le dernier indice que lorsque nous décidons de suivre les autres équipes pour voir où elles vont chercher leurs enveloppes), ni même par sa solidarité (Juju, Nico et moi décidons d’attendre à l’ombre que Matt revienne avec l’indice avant de lui venir finalement en aide), nous remportons l’épreuve en associant correctement les photos et les célébrités.
  • Juste avant le déjeuner, on est alignés devant une table pour manger le plus vite possible des pattes de poulet, crochues et osseuses, et des boulettes de tripes, dans un hommage à la plus belle tradition audiovisuelle. Si Vitor, Bia, Antoine ou Olivier se lancent dans le festin, je prends la décision stratégique de ne pas prendre part à cette épreuve avec mon équipe. On est franchement dégoûtés, surtout quand on voit Ugo calmement recracher les os de sa patte, sous les cris enragés de son équipe. Lorsqu’ils engloutissent les tripes, les membres de l’équipe des Gris manquent de vomir mais sont réconfortés par la victoire. Ugo peine à digérer la chair des membres de son poulet : « Je suis pas bien » mais Glenn le soutient et lui assure que son effort porte haut les couleurs du sport et du jeu.
  • On doit aussi reconstituer le plus rapidement possible un code à partir d’un tableau avec des mots en portugais auxquels on doit attribuer des couleurs. C’est surtout l’occasion de se hurler dessus en équipe « Y a pas de blanc dans le drapeau de la Suède ! », « Mais qui a mis du jaune pour la fraise ! Tati t’es teubée ou quoi ? » (Dans mon groupe, le respect et la collaboration étaient les valeurs fondatrices)
  • img_3299Après une vigoureuse paella, Glenni nous entraîne vers une petite piscine, privatisée pour l’occasion. Là on doit récupérer des dominos semés dans l’eau pour reconstituer un code et former un mot. C’est un boucan joyeux, on met de l’eau partout en se courant après avec Glenn qui gronde « Ne glissez pas ! » et Krish qui manque de se noyer en récupérant un domino, avec Olivier hors de l’eau qui hurle des indications contradictoires « Mais Krish, nage plus vite !! Prends le domino jaune ! »
  • Enfin, la dernière et meilleure épreuve de la journée, est la course d’orientation dans la ville !

 

  1. Élan et compétition – le cross.

img_3297Cette dernière épreuve du cross était un peu un passage obligé, et on est un peu stressés avant de se lancer. Chaque équipe s’est vue attribuer un « malus » ou désavantage en fonction de son classement. Les Bleus sont attachés deux par deux pour la course, les Gris doivent apprendre un sonnet jusqu’à l’arrivée, nous les Jaunes sommes chargés d’un bidon d’eau (au lieu de deux car Nicolas est blessé et ne court pas), et les Rouges ont la malchance de devoir porter les volumineux déguisements de notre ancienne école de samba. Nous seulement c’est peu pratique, mais ils ont l’air ridicule !

Glenn, aidé parFran la copine d’Ugo qui le temps d’une journée devient son assistante, a img_3298imaginé 4 trajets pour nous faire arriver au lieu final (les trajets ayant été testés par une autre copine, merci Laura!). Sur une feuille, est présenté l’itinéraire que l’on doit suivre et il faut être attentif puisqu’il ne s’agit que d’indications, sans aucun nom de rue (8ème à gauche, passez sous le pont, continuez sur la droite, suivez une rue dont le nom évoque le Nord du Brésil…) et qu’il faut bien entendu arriver les premiers.

Tout au long de la journée, on a cherché à être meilleurs que les autres équipes, et on a lutté pour la victoire. Justine nous montre à quel point elle est mauvaise joueuse quand elle conteste longuement une décision de Glenn, mais elle veut défendre notre équipe, Olivier se fait l’ambassadeur de la mauvaise foi pour gratter des points, et Vitor ne cesse de nous provoquer. Mais le pic de la confrontation est atteint pendant le cross….

Juju, Matt et moi nous lançons dans la course plutôt tranquillement, mais on est vite pris par l’élan de la compétition. On tente de courir dans les descentes et les plats, et de garder un bon rythme dans les longues montées. On se rend bientôt compte qu’on tourne en rond dans le quartier populaire de Bela Vista, et on croise souvent les équipes adverses en se narguant. On est à chaque fois morts de rire en voyant Krish dans mon ancien déguisement de Champagne du défilé de Carnaval, et on accélère quand on croise les athlétiques Gris.

img_3291On est de plus en plus excités à mesure que défilent les kilomètres parcourus (4 au total) et que les Brésiliens qui voient courir des étrangers dans des t-shirt de couleurs nous encouragent : « Regardez : il y en a d’autres ! Vos copains sont passés par là ! ». Quand on arrive au bout du parcours, Glenn nous envoie la photo du lieu du rendez-vous et on doit demander notre chemin aux Brésiliens croisés, on se sent proches de la victoire et on veut courir plus vite. Matthieu glisse et je trébuche, mais rien ne nous arrête ! Sur le sprint final, il tombe une averse, et la pluie brouille notre vue mais on continue en se tirant les uns les autres. On approche du but, un commerçant pointe du doigt le kiosque qu’il a reconnu sur la photo, on monte vers le parc, pour arriver au lieu du rendez-vous et être applaudis par les deux équipes arrivées avant nous. On se serre dans les bras, on se raconte les erreurs et les embuscades, on rit, on est heureux. Les rouges débarquent 5 minutes après nous, fatigués et soulagés.

Au total, on est arrivés troisième au Cross, mais toutes épreuves cumulées on est deuxièmes, même si à l’heure où j’écris ces lignes des disputes existent encore et les points n’ont pas fini d’être recomptés.

 

L’orage fort nous pousse à nous abriter chez moi vers 19h, après avoir fait le plein en bières fraîches. On arrive dans mon appartement, épuisés, trempés, excités et excessivement joyeux. Quelle journée hors du commun ! Une aventure d’équipe et de groupe, qui nous a laissé des courbatures, des griffures sur les jambes (dues à ma chute pendant la course), mais surtout des souvenirs enthousiastes. Merci Glenni et vive São Paulo Express !

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